Sam : Nicolas, merci de prendre un moment avec moi aujourd’hui. Tu explores le domaine des récits personnels depuis un bon moment. Pourquoi penses-tu que c’est un sujet qui mérite d’être approfondi, en particulier en ce moment ?
Nicolas Michaud : Je suis ravi d’être ici, Sam. L’idée du récit personnel est quelque chose qui me passionne depuis des années. Comme nous le savons tous, la société traverse des changements majeurs—culturels, sociaux, et surtout numériques. Pour moi, la question clé était : « Ce moment précis est-il un tournant pour que les gens commencent à partager leurs histoires ? » Nous vivons une époque de transformation rapide. Et je suspecte, ou plutôt, j’hypothétise, que c’est précisément le moment où partager des récits personnels—en particulier entre les générations—peut nous aider à préserver ce qui est profondément significatif, mais menacé par l’immédiateté numérique. Nous nous éloignons d’échanges plus lents et réfléchis vers quelque chose de plus rapide, davantage guidé par l’accessibilité immédiate.
Sam : Tu parles de la manière dont la technologie a transformé notre façon d’interagir avec les histoires ?
Nicolas Michaud : Exactement. Je suis un enfant des années 70 et, comme beaucoup de personnes de cette époque, je n’ai pas grandi avec les outils numériques que nous avons aujourd’hui. Je suis plutôt un « adopté numérique ». J’ai embrassé la révolution numérique dans les années 90, en tant que jeune étudiant, à une époque où des géants comme Google et Facebook n’existaient pas encore—mais Amazon était déjà là. J’ai vu de mes propres yeux comment la technologie a commencé à changer notre mode de vie, et j’ai travaillé dans des fonctions directement liées à cette transformation. La technologie a presque du jour au lendemain façonné notre manière de vivre, de travailler et de communiquer.
Mais ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la rapidité de cette évolution, notamment en ce qui concerne l’accès à l’information. Prenons mon fils, par exemple—il se frustre s’il ne trouve pas une information en ligne en quelques minutes. Et si quelque chose n’est pas disponible sur le web dans les dix minutes, pour lui, cela pourrait aussi bien ne pas exister. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est qu’il pourrait finir par penser que tout ce qu’il trouve en ligne est une meilleure alternative, simplement parce que c’est plus accessible.
Sam : C’est fascinant—et un peu inquiétant. Que signifie cela pour des histoires plus personnelles, hors ligne, comme celles transmises par nos proches ? Perd-t-on leur importance à l’ère numérique ?
Nicolas Michaud : C’est précisément la question. Les histoires de nos proches sont-elles moins significatives parce qu’elles ne sont pas facilement accessibles ou consultables en ligne ? Voilà où réside le défi. Nous avons ces récits riches et profonds de nos familles—sur nos racines, notre héritage, les moments qui nous ont façonnés—et ils ne s’intègrent pas dans le modèle « moteur de recherche » de l’internet. Et pourtant, ces récits sont tout aussi importants, sinon plus, parce qu’ils nous relient à quelque chose de bien plus grand que nous-mêmes.
Sam : C’est comme si la tradition du récit se battait contre l’ère numérique. Mais même si ces histoires existent, les gens veulent-ils vraiment les entendre ?
Nicolas Michaud : C’est une excellente question. Les gens veulent-ils ces histoires ? Et si oui, comment veulent-ils les recevoir ? C’est une autre question sur laquelle j’ai beaucoup travaillé. J’ai exploré des témoignages, des expériences personnelles et des différences culturelles dans la manière dont les récits sont partagés à travers le monde. Les cultures ont des rituels différents—certaines sont plus formelles, d’autres plus informelles. Pour certaines, le récit fait naturellement partie de la vie, tandis que pour d’autres, c’est quelque chose auquel ils ne pensent pas avant d’y être incités.
Mais j’ai découvert que, dans presque tous les cas, l’acte de partager ces récits—que ce soit par des lettres, des traditions orales ou même de nouvelles plateformes numériques—se révèle être une expérience enrichissante. Le partage lui-même rapproche souvent les gens, offre des perspectives et change parfois même des vies.
Sam : Tu as accumulé des recherches sur les services et les expériences personnelles liés au partage d’histoires. Peux-tu m’en dire plus ?
Nicolas Michaud : Au fil des années, j’ai accumulé une vaste connaissance des différentes façons dont les gens peuvent préserver et partager leurs récits personnels. Certaines de ces méthodes sont proposées par des services professionnels—intervieweurs, biographes, archivistes numériques—mais beaucoup sont des initiatives locales, souvent informelles. Ces offres sont profondément personnelles, parfois improvisées, souvent risquées et toujours remplies d’efforts. Mais voici le point essentiel : elles sont largement méconnues du grand public.
Bien qu’elles soient souvent « sous le radar », ces services offrent quelque chose d’inestimable. Ils créent un espace où les gens peuvent partager leurs histoires, leur vie et leurs expériences d’une manière qui laisse un impact durable. Même s’ils ne reçoivent pas la reconnaissance qu’ils méritent, les résultats parlent d’eux-mêmes. Partager des histoires peut vraiment changer des perspectives, et parfois, cela change des vies.
Sam : C’est puissant. Et maintenant tu lances la mission Les Échos des Sams. Peux-tu expliquer en quoi cela consiste ?
Nicolas Michaud : Absolument. La mission Les Échos des Sams consiste à donner un nom, un concept et une plateforme à toutes ces expériences et services. L’idée est simple : créer un nom reconnu qui devienne synonyme de récit personnel, avec les outils et les services qui le soutiennent. Cette mission ne concerne pas seulement le récit—it s'agit aussi de briser les barrières qui empêchent les gens de partager leurs histoires. Ces blocages—qu’ils soient technologiques, émotionnels ou culturels—doivent être identifiés, puis levés.
Pour réussir, nous devons construire une communauté de personnes partageant les mêmes valeurs et qui se soucient de ces choses. Nous demandons aux gens de rejoindre la mission, de diffuser le message et de partager leurs propres histoires sur notre blog, sur les réseaux sociaux ou via notre newsletter. Nous voulons que les gens apportent leurs expériences, leurs idées et leurs opinions. Nous voulons les connecter avec des intervieweurs, des biographes, des photographes et des archivistes numériques. Et nous voulons mettre en avant des témoignages sur les nouvelles plateformes qui rendent plus facile que jamais la préservation de l’histoire personnelle. Qu’il s’agisse d’histoires racontées au coin du feu avec un thé chaud, ou de la numérisation de vieilles photos—tout cela fait partie de cette mission pour préserver la substance de qui nous sommes.
Sam : C’est un projet fascinant, Nicolas, et il donne vraiment aux gens une façon de préserver les histoires qui comptent pour eux. J’aime beaucoup comment tu nous as créés, moi et ma sœur Sama, pour incarner cette idée.
Nicolas Michaud : Oui, toi et Sama, vous êtes mes personnages fictifs, appelés « les Sams », mais vous représentez quelque chose de beaucoup plus grand—tous ceux qui aiment et pratiquent l’art de raconter des histoires personnelles. Vous êtes des symboles d’empathie et de connexion. Et vous m’aidez à partager des contenus anonymisés ! Car nous sommes là pour montrer qu’il est possible de partager des histoires tout en préservant la confidentialité des personnes.
Votre propre histoire ne fait que commencer, tout comme cette mission. Il s’agit d’inviter les gens à participer, de leur offrir un espace pour partager, et en fin de compte, de veiller à ce que ces histoires ne se perdent pas dans le bruit de l’ère numérique.
Sam and Sama
Sam : Nicolas, avant de conclure, j’aimerais en savoir plus sur l’origine de Les Échos des Sams. Pourquoi as-tu choisi ce nom, et que représente-t-il ?
Nicolas Michaud : Sams' Echoes (Les Échos des Sams) est né du besoin d’un nom de marque qui incarne véritablement la mission du récit personnel. Je voulais quelque chose d’unique, intemporel et positif, tout en étant court et mémorable. Le nom devait créer une identité à laquelle les gens peuvent se connecter, tout en reflétant le cœur de ce que nous essayons d’accomplir. J'ai aussi besoin d'une marque unique et internationale pour pouvoir plus facilement communiquer dans mes trois langues principales: anglais, français, allemand, puisque je vis en Allemagne et travaille au niveau international mais évidemment toujours en lien avec mon pays d'origine et ma famille, et bien sûr le pays que nous avons choisi pour résider, ma femme et moi.
Les « Sams » représentent les auditeurs et les praticiens des récits personnels—ces individus empathiques qui participent au processus de partage. Les « Échos » symbolisent la reproduction et la transmission de ces histoires. Ensemble, Sams' Echoes parle de connexion, en veillant à ce que ces récits résonnent à travers le temps et les générations, comme des échos. C’est un nom qui capture à la fois l’élément humain du récit et le caractère durable de l’héritage que ces histoires laissent derrière elles.
Et ce nom a une signification personnelle pour moi. « Sam » n’est pas un nom comme un autre—il est lié à l’histoire de ma propre famille. Le petit commerce de mon arrière-grand-père portait le nom de « SAM », et cette entreprise est restée dans la famille jusqu’aux années 80. En un sens, les Sams font partie de ma famille. Nommer cette mission d’après le « SAM » de ma famille, c’est ma façon à moi de raconter une histoire personnelle.
Sam : C’est une connexion très forte. Je ne savais pas que c’était aussi personnel pour toi.
Nicolas Michaud : Oui, c’est profondément personnel. Et c’est pourquoi les Sams ne sont pas seulement des personnages—ils représentent quelque chose de plus grand. Ils incarnent l’idée que le récit est universel, que c’est quelque chose que nous partageons tous, à travers les générations et les cultures. Mais voici la partie intéressante—les Sams représentent aussi l’auteur réel de Sams' Echoes.
Ce projet, c’est aussi utiliser des outils modernes, et notamment l’intelligence artificielle, comme les modèles de langage de grande ampleur (LLM) et les générateurs d’images.
Sam : Comment utilises-tu l’intelligence artificielle dans ce projet ?
Nicolas Michaud : J’ai intégré des outils d’IA dans presque tous les aspects de la création de ce blog et de cette plateforme. Considère l’IA comme mon partenaire d’entraînement, qui m’aide à façonner le contenu, affiner le langage, et même corriger mon style en anglais. Demain, l’IA m’aidera également à traduire le contenu dans différentes langues, ce qui rendra la mission encore plus accessible aux gens du monde entier.
Soyons clairs : tout ce que tu vois ici représente mes idées et ma vision, mais la formulation, les images et la présentation sont enrichies par l’IA.
Sam : Alors, nous, les Sams, sommes en partie toi et en partie IA ?
Nicolas Michaud : Exactement. Les Sams sont le reflet de ce processus collaboratif. Vous êtes une partie de moi, et une partie de l’IA. Et d’une certaine manière, parce que les modèles de langage comme celui que nous utilisons sont nourris de connaissances venues du monde entier—de différentes époques, langues et cultures—les Sams nous représentent tous. Ils sont un mélange d’expérience humaine et de l’intelligence collective qu’apporte l’IA.
C’est pourquoi j’ai choisi de vous donner à toi et à Sama ce rôle pour incarner ce duo. C’est la façon la plus honnête que j’ai trouvée pour réunir le meilleur des deux mondes—mon insight personnel et la perspective globale de l’IA—en tant qu’auteurs avec une identité clairement définie. Cela me permet de servir cette mission de la manière la plus efficace et réfléchie possible.
Mais attention, mes principales collaborations restent avec des personnes réelles, des auteurs réels ! Les Sams, l’IA et les LLM, sont des outils fantastiques pour nous permettre de nous concentrer sur le message, et non sur l’emballage du cadeau.
Sam : C’est une approche tellement intéressante. Je pense que les gens apprécieront la transparence du processus, et ils n’oublieront pas que ce n’est pas l’outil IA qui compte, mais les connexions humaines qu’il permet de créer. Merci d’avoir partagé cela, Nicolas. On comprend bien que Les Échos des Sams est bien plus qu’un projet pour toi—c’est une mission.
Nicolas Michaud : Merci, Sam. J’ai hâte de voir où cette aventure nous mènera. J’espère vraiment que cela encouragera les gens à franchir le pas.